Ta mère était sur la terrasse de votre belle maison. Le vent soufflait fort et il en mêlait ses cheveux blonds. Tu étais dans ses bras et ses cheveux te chatouillaient ton petit nez. Tu n'étais encore qu'un nouveau né. Ta mère avait l'air tellement heureuse. Jamais elle n'aurait penser avoir une aussi jolie petite fille. Elle n'aurait même jamais penser avoir une aussi belle vie. Tu laissas échapper un bâillement. Ta mère te porta donc vers le petit berceau qu'elle avait confectionnée spécialement pour toi. Tu te trouvas donc au milieu d'une multitude de couvertures, réchauffant ton petit corps frêle. Tu laissas échapper un petit gémissement, montrant ton contentement. Ta mère te laissa alors tomber dans les bras de Morphée. Pendant ce temps, la jeune mère était retournée sur la terrasse. Elle regardait l'océan. Ce dernier entourait toute votre propriété. Vous habitiez sur une petit île au large de l'Irlande. Un petit coin de paradis où ton père pouvais faire le travail qu'il voulait sans se soucier des moldus. Vous étiez les plus heureux du monde. Habituellement ta mère aidait ton père, mais depuis que tu étais venus au monde, elle s'occupait entièrement de toi. C'est ainsi qu'elle se retrouva seule dans cette petite chaumière. La jeune femme blonde s'assit sur la balancelle, face à la mer. Le vent la balançait, doucement. Elle se mit à réfléchir, à explorer ses anciens souvenirs. Ta mère y passa un long moment, triant les bons et les mauvais. Quelques minutes plus tard, elle se leva et rentra. Elle traversa la salle à manger, puis elle s’arrêta devant une immense armoire. Quelques temps plus tard, ta mère sortit une pensine. C'est dedans que tes parents regroupaient tous leurs souvenirs. Du moins, les plus beaux. Ensuite ta mère sortit une boite à chaussure, En soulevant le couvercle, elle y découvrit un nombre incalculable de fiole. Elle y plongez sa main blanche comme de la porcelaine. Puis, elle trouva ce qu'elle désirait. Une fiole se nichait au creux de sa main avec une étiquette qui indiquait "Je t'aime et je t'aimerais, quoi que tu sois. ". Un sourire naquit sur les fines lèvres de ta mère. Elle savait déjà ce qu'elle renfermait, mais elle voulait revoir ce souvenir, encore et encore. Elle décapsula la fiole et la versa dans la pensine. Ta mère prit une grande inspiration et plongea la tête dans le liquide qui la ramènerait dans un lieu et un moment bien précis et déjà vécu.

Le décor changea. Il tournoillait autour de ta mère qui n'avait pas du tout l'air décontenancé par ce changement. C'était habituelle maintenant pour elle. Ses pieds rencontrèrent un tendre tapis vert. En relevant la tête, elle aperçut un jeune homme devant elle. Ton père. Il était plus jeune de deux ans. Il n'avait pas tellement changé. Il marchait lentement. Ta mère le suivit, telle une ombre silencieuse. De toute façon, ton père ne pouvait pas la voir car elle n'était pas vraiment là. Quelques minutes plus tard, ils arrivèrent près d'un lac. Le soleil se reflétait dedans, aveuglant un peu tes parents. Ton père contourna le point d'eau. Il continua son ascension jusqu'à un arbre. Il avait perçu des jambes nues et les pans d'une jupe derrière cette arbre. Il retrouva la femme qu'il aimait, ta mère. Elle semblait triste et complètement déboussolée. Son visage était parsemé de traces de larmes. Ton père s'accroupit à ses cotés et voulut la prendre par les épaules pour la consoler. Mais ta mère se dégagea vivement. Ton père parut blesser. « On ne peut pas continuer, Keenan. » dit-elle en sanglotant. Ta mère mit son visage entre ses mains. Ce qu'elle faisait était horrible, tellement horrible. Elle ne pouvait pas croire qu'elle faisait ça. Elle se détestait. « C'est horrible. Je ne peut pas faire ça à ma soeur. C'est terriblement malsain. » continua-t-elle. Le visage de ton père s'adoucit devant les paroles de ta mère. Il caressa les cheveux de ta mère, jouant avec ses mèches blondes. Il se rapprocha un peu plus d'elle. Ton père prit les douces mains de ta mère. « Non, ne pense pas ça Yvine... » La concerné leva son visage baigné de larmes vers l'homme. « Mais, je en pense qu'à ça ! Tu es son fiancé ! Et je tombe amoureuse de toi. C'est horrible ! » cria ta mère. « Tu ne devrais même pas être là, mais plutôt près de ma soeur, ta futur femme. » Ton père saisit le menton de ta mère. Il plongea ses yeux dans ceux de ta mère. Il essayait de lui faire passer tout son amour, tout son réconfort dans ce regard chaleureux. « Le mariage n'aura pas lieu. Du moins pas avec elle...»« Mais je ne suis pas une sorcière, Keenan ! Je suis une pauvre cracmole, sans importance ! » continua-t-elle à crier. Elle se leva d'un bond. Elle se dégoûtait. Comment pouvait-elle tomber amoureuse du fiancé de sa soeur, qui elle était une sorcière de sang pur. Elle était le petit canard de la famille. Ta mère avait l'habitude maintenant. Maintenant, il fallait que l'homme qui devait prolonger, avec sa soeur, la lignée de sang pur des deux familles lui disait qu'il voulait abandonner sa soeur et l'épouser elle, ta mère. Une femme dépourvu de magie. Ses parents le lui rappelait tous les jours, sans cesse. Yvine tomba à terre. Ses genoux rencontrèrent le sol dur, ils s'écorchèrent. Bientôt les genoux de ta mère étaient en sang. Ton père accourut et il la releva. Il la serra dans ses bras forts. « Peu importe ce que tu es, je t'aime et je t'aimerais pour toujours... » Il déposa un baiser sur le haut du front de ta mère. Un baiser tendre, réconfortant. « Mais ton père... »« Je ne veux plus lui obéir. Je veux vivre la vie que je désire, avec toi. Enfuyons-nous ! »« Tu es sérieux ? »« On ne peu plus sérieux. » Ton père la prit par la main et l'entraîna dans une course effrainée. Ils quittèrent le domaine de tes grands-parents que tu ne connaîtra jamais. Puis, ton père transplana, conduisant la femme qu'il aimait sur cette île. Votre île désormais. Ce paradis où ils ont fait naître le fruit de leur amour, toi.

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